Les styles de Kung-Fu

Styles du Nord ou du Sud

 

  Basé sur un découpage géographique de la Chine en 2 grandes aires démarquées par le fleuve Chang-Jiang (Yang-tsé-kiang),    en remarquant qu'au nord de cette ligne, les différents styles du Nord faisaient un plus grand usage des pieds, alors qu'au Sud les  techniques de main étaient plus nombreuses. On ne faisait que reprendre un vieux dicton du pays "Nan-chuan, pei-tui" soit    poings dans le sud, pieds dans le nord.

 

 


Au NORD, le mode de vie était basé essentiellement sur l’élevage, la chasse.
Au SUD, c’était plutôt basé sur la pêche, le travail dans les rizières.
Au NORD, les techniques exécutées des pieds, souvent sautées forme l’essentiel tandis que l'entrainement vise davantage à développer la vitesse et  la précision des coups

Au SUD, au contraire, dominent les techniques mettant surtout à contribution les bras, on recherche davantage la manière de fortifier le corps et à concentrer toute son énergie.
Au NORD on reste essentiellement dans le domaine des styles externes, durs, ou l'accent est mis sur la force physique, les mouvements droits et les positions basses et fortes; ces styles sont les véritables héritiers du Shaolin et sont très vraisemblablement ceux qui ont passé à Okinawa pour devenir la base du karaté nippon.
Au SUD, cela a davantage donné éclosion aux styles internes, souples, où la recherche porte sur la maîtrise de l'énergie vitale, les mouvements ronds, les attitudes naturelles et hautes, ces styles se prêtent également à une pratique dans un but d’entretien physique ou peuvent permettre de déboucher sur des aspects philosophiques.

 

 

 

Styles externes ( wai-chia )

 

La majeure partie des styles externes du kung-fu font remonter leur origine à l'époque de la création du" poing aux cinq formes" réalisée par le moine Chueh Yuan en compagnie des maîtres Pai et Li, au milieu du XVI siècle, au monastère de Shaolin, dont ils se disent les heritiers.
HUNG-GAR

 
Un style majeur de Kung-fu, considéré par beaucoup comme un descendant direct de la technique élaborée par les moines guerriers du monastère de la jeune Forêt. Hung Hee-gung avait longtemps étudié le Kung-fu sous la direction de deux moines experts du Shaolin Cheen Sin et Fong Wing-Chuen avait surtout basé leur enseignement sur les techniques de corps à corps, mais aussi du style du tigre et du héron, qui leur avaient parus particulièrement efficaces. Egalement sur les méthodes du serpent, du dragon et du léopard.

Le Style Hung offre bien des similitudes avec le karaté japonais; même positions basses et stables, avec concentration de la force aux points vitaux, mêmes alternances de techniques fortes et souples, mêmes attaques de poing, même pratiques de blocages et d'esquives.

 
Selon le but recherché, la méthode Hung-gar peut rendre un combattant indéracinable ou on contraire lui permettre une grande rapidité dans les déplacements. Toutefois, ce style de Kung-fu porte moins d'attention aux attaques de pieds, qui ne dépassent jamais le niveau de la poitrine de l'adversaire ou mieux encore, visent davantage ses genoux ou sa cheville dans le but d'écraser les articulations.

 

 

 

Wing-Chun

 
    Le Wing-chun kung-fu ("joli temps de printemps") est actuellement le troisième grand style externe qui se développe rapidement à             travers le monde. Ses rudiments ont été jetés il a plus de quatre siècles par une nonne bouddhique, Ng Mui, c'est la seule fois que l'on  trouve mention d'une femme à la source qui passèrent à une autre femme Yim Wing-Chum avant d'épouser Leung Bok-Cho. C'est ce  dernier qui, après le décès de son épouse, poursuivit l'élaboration du style Wing-Chun, puis le style fut transmis à Wong Wah-bo, par  Leung Yee-Tye par Leung jun enfin par Chang Wah-soon; celui-ci qui se consacra sa vie à perfectionner le Wing-chun, puis il enseigna  à  un jeune du nom de Yip Man, il fut le dernier de la lignée, il enseigna jusqu’à l'âge de soixante dix neuf ans l'un de ses derniers élèves  fut  un certain BRUCE LEE...

 

 

Techniquement, le Wing-chun Kung-fu incarne l’efficacité à travers une grande économie de mouvements, donc l’énergie: les mouvements sont très courts, le plus souvent en ligne droite.L'attitude de base du combattant est naturelle ; on se tient les pieds légèrement écartés, genoux un peu fléchis vers l'intérieur; les coudes au corps, les mains ouvertes sont dirigées vers l'adversaire, l'une en avant, pour établir le contact, l'autre en retrait, en protection devant le plexus, le corps est droit et relaxe, l'ensemble est très stable tout en permettant des réactions rapides dans toutes les directions, esquives souples et contre attaques fulgurantes.En Win-chun, la réponse fondamentale à une attaque est Chi-sao, cette technique très particulière consiste à coller les avant-bras tout contre ceux de l'adversaire, non pas d'une manière statique mais en des entrelacs savants et très fluides. Ce style est parfait pour le corps à corps; ses contre-attaques, des mains ouvertes, des poings, des coudes ou des pieds (au niveau des articulations de la cheville et du genou de l'adversaire)sont extrêmement sèches et puissantes.

 

 

 

Armes

 

Lorsqu’un certain niveau est atteint dans la progression, tous les styles "durs" passent à une forme d'entraînement complémentaire qui leur est commune et qui vise à donner au pratiquant la maîtrise totale de ses moyens tout en faisant communier aux origines mêmes de son art; il s'agit d'exercices pratiques avec des armes traditionnelles, bâtons, chaines ou armes blanches. Les armes font parti du Kung-fu; certains styles de combats à main nue dérivent des procédés d'utilisation du bâton ou du sabre; dans d'autre cas, l'arme est venue s'ajouter par la suite, comme une extension de la main.

 
Dans l'impressionnante panoplie due au génie inventif des guerriers chinois d'antan, le Kung-fu continue de perpétuer la science du maniement d'une quinzaine d'armes:
Le bâton (Gun), l'épée droite à double tranchant (Chien), le sabre court (Tao), la lance ( Ko, Chi, Shu), la hallebarde (Kwan-Tao) le poignard (Pi Shou), la hache (Fu), l'arc (Hu), le fléau de bois à deux ou trois sections, etc......

 

 

 

 

Autres styles

 

PARMI DES CENTAINES D'AUTRES STYLES..................
L’appellation, récente, de Shaolin-quan, est en réalité un nom de synthèse donné à un regroupement de techniques prise de styles traditionnels, depuis que Shaolin est le terme qui évoque le plus le Kung-fu dans l'esprit du grand public......
Mais aussi les styles des animaux:
Du dragon: il doit nourrir le spirituel, il représente la vivacité et la concentration. Les mouvements sont longs, continus et fluides.
Du tigre: il doit entraîner la fortification des os et développer la résistance.Les mouvements sont courts, secs et très durs.

 

Du serpent: il recherche le développement de la force interne, de cette énergie vitale contenue en tout homme (Chi) et dont certains ne soupçonnent même pas l'existence. Les mouvements sont lents et coulants, avec concentration de force dans l'abdomen; dans de nombreuses techniques, l'avant-bras est très fortement plié au coude, avant de se détendre comme un cobra, les doigts écartés dardant comme une langue envenimée.

 

Du léopard: il doit développer la force externe, la puissance musculaire, la vitesse. Les mouvements sont très puissants, utilisant au maximum l'effet de détente; on frappe souvent de la main à plat, les doigt repliés aux seconds phalanges, comme lorsque le félin frappe de sa patte.
De la grue: il met l'accent sur le renforcement nerveux et l'amélioration des réflexes, ainsi que, d'une manière générale, du caractère de l'individu. De nombreux mouvements imitent l’échassier battant des ailes: debout sur une seule, on pivote pour faire face de plusieurs cotés, exécutant des coups simultanés dans des directions différentes.

 

Le singe (ruse et adresse), le cheval, le faucon, l'aigle, l'ours, la mante......
Chaque style n'est qu'une partie d'un tout, aucun d'eux ne détenant LA vérité. Pratiqué à haut niveau, chacun d'eux débouche cependant sur la même efficacité, produit de la même recherche fondamentale. L'essence de toutes les formes de Kung-fu est la même: maîtriser la violence, la sienne et celle d'autrui, en respectant les lois immuables de la nature.

 
L'homme, trait  d'union entre ciel et terre, doit conformer ses actes et toute sa manière d’être aux lois de l'univers sous peine de se détruire lui-même, plus rapidement que ne le ferait la nature.
S'il ne lui est pas possible d'éviter le combat, il doit utiliser intelligemment son corps, non pas faire usage d'une force brute et éphémère.
C'est pourquoi il a tout à apprendre de l'étude du comportement animal en pareilles situations.

 

 

Proverbe chinois

"La mante religieuse attrape la cigale, mais le moineau guette derrière."

 

 

Ecrit par Dominique le 22 et 23/07/2011

Edité par Laurent le 29/06/2016